Lydia - Little Rock > Wolf Hill

Tout de go, après être sortie du campement militaire de Little Rock, Lydia avait tracé sa route direction plein Est, sûre de son itinéraire pour rejoindre Wolf Hill.

"T'inquiète, je connais la route!"

Disait-elle à Jimmy, qui pour sa part, se demandait bien d'où elle connaissait la route puisqu'ils n'étaient jamais passés par là, à son humble avis. Enfin bref, il était vain d'essayer de faire entendre raison à la folle rousse, surtout quand elle est contente comme là.

Ainsi, après avoir marché toute la matinée, la demoiselle et le chat non-botté firent une halte déjeuner très rapide, les 2 se partageant 1 peu de viande séchée avant de se remettre en route. L'après-midi, on prend les mêmes et on recommence: marche plein Est encore...

Jusqu'à la tombée de la nuit, où Lydia choisit de s'arrêter en plein milieu d'une clairière très dégagée, la chose à ne jamais faire en terre inconnue. "Mais on est dans le territoire libre, on risque que dalle !", justifia-t-elle à son chat qui lui en fit la remarque. A se demander si l'animal n'aurait pas 35 en SAG...

Bref, arriva le repas du soir, et la grosse loufoquerie de la jeune fille reprit le pas sur son côté calme de la journée.

Lydia aime les pommes de terre frites. Non, en fait, elle ne mange presque QUE ça. Voila pourquoi, une fois son mini-bivouac installé, elle passa un moment à éplucher et à couper des patates, à allumer un feu et de mettre sa casserole dessus, un peu d'huilet et hop! Elle se fit un bon repas de frites comme elle les adorait.

"Aaah... Je revis ! Demain, on essayera d'attraper du poisson ! Fish'n chips, c'est overmégakill !"

"Ne compte pas sur moi pour t'aider à pêcher. Par contre, pour t'aider à manger du poisson, aucun souci."

"Sale profiteur !"

Le repas achevé, Lydia laissa le feu se consumer tout seul jusqu'à extinction, et s'endormit dans son duvet sans plus de paroles. Décidément oui, il n'y a que quand elle dort qu'elle a l'air d'un ange...

Au petit matin (petit, petit... à 8h) , rangement des affaires et remise en route, toujours plein-Est. Jimmy commença à sérieusement pester quant à cette direction; agaçant allègrement sa patronne.

"Mais puisque je te dis qu'on aurait du laisser la Ouachita River derrière nous, patate! Et faire un crochet par Hot Springs pour pas s'emmerder!"

"Rah, tu commences à me chauffer les oreilles, l'animal ! Dis que je suis qu'une gourde pendant que tu y es!"

"T'es une gourde."

Arriva un panneau qui eut tôt fait de donner un verdict.

"Tiens, voila! Tu vois, c'est écrit rouge sur marron: "Wolf Hill : suivre Sud-Est", SUD-EST! Nom de dieu! Qu'est ce que je te dis depuis hier, grosse maline! Je te dis "Sud-Est, SUD-EST" mais non, toi t'écoutes rien, et voila, on a fait au moins 30 bornes de détour pour que dalle, voila!"

"Roh hé, c'est pas toi qui marche, jusqu'à date, mais c'est moi, alors ferme-la, insolent animal! J'ai tout simplement voulu profiter de ce voyage pour admirer quelques paysages, tout simplement!"

"Et moi, je suis la reine d'Angleterre peut-être? Voir des paysages, non mais je t'en foutrais moi des paysages!"

Le duo se remit donc en marche, cap Sud-Est cette fois, et, tantan... Obstacle en vue. La Ouachita River et son lit de 15 mètres de large. Et encore, dans son malheur, Lydia avait de la chance: elle n'était pas tombée dans l'un des endroits où la rivière est la plus large.

"Et voila... Comment on traverse? Hein, comment on traverse, grande andouille?"

"Très simplement: à la nage, pardi!"

"... Tu sais que t'es futée, toi... ET MOI COMMENT JE TRAVERSE, STUPIDE?? JE SAUTE DE L'AUTRE COTÉ??"

"... Tu m'énerves! Boucle-la, sinon je te laisse de ce côté là et je continue, moi!"

Une chance que Lydia sache nager, quand même. Certes, comme une pierre, mais elle sait nager, et puis, 15 mètres, sachant que les rives sont peu profondes, ça ne fait véritablement que 5 mètres de nage à tout casser; rien d'infranchissable. Par contre, l'idée de devoir mouiller ses habits n'était pas pour l'enchanter.

Aussi, aussi naturellement qu'elle était capable de le faire, elle enleva ses vêtements, ne gardant que sa culotte, et fourra tous ses habits dans son sac à dos. Qu'elle mit sur ses épaules. Et se tourna vers Jimmy.

"Grimpe sur ma tête, sac à puces. Et gare, si tu me griffes parce que tu as peur, ni une ni deux, je te jettes à la flotte moi!"

"La peur ça se contrôle pas, idiote."

"Et bin c'est le mot d'apprendre, sinon je te noie de mes mains, pigé?!"

Le chat monta sur la tête de la rouquine, qui s'avança vers la rivière. Le courant était modéré à cet endroit, ça devrait le faire. Elle mit les pieds dans l'eau et s'exclama, à cause de la sensation de froideur qui remonta ses jambes.

"On va pas traîner, hein..."

Malgré la fraîcheur de l'eau, elle se dépêcha de traverser pour ne pas s'éterniser. L'eau lui arrivant à hauteur de poitrine, elle se mit à nager comme un chien peureux. A ceci près qu'un chien peureux nage rarement avec un chat sur la tronche; lequel chat s'aggripait dans les cheveux de la rousse, qui l'interpela:

"VIRE TES GRIFFES, VITEEEE!!! ÇA FAIT MAL, ANDOUILLE!!!"

"Oui mais je vais tomber!"

"N'A FOUTRE MOI!!!"

Épique.

Bref, le duo atteint l'autre berge, puis l'autre sol, et Lydia sortit de l'eau en tremblotant. Heureusement qu'elle avait des habits de rechange, dont elle pouvait se servir de serviette; ce qu'elle fit, après avoir giclé l'animal de sur sa tête.

Jimmy regarda la rivière franchit, se dit que la moindre parole serait malvenue, se tut et attendit le départ. Il n'avait pas trop envie de finir jeté à l'eau par cette malade. Dommage, pour la pêche c'était râpé.

Pour le reste, le voyage reprit, dans la bonne direction toujours, et à la nuit tombée, même rengaine que la veille, jusqu'à un dodo bien mérité.




[Donc, jour 1:
-4 repas de viandes (2 pour le chat, 2 pour la moitié de Lydia le midi)
-1 repas de patates
-1 dose d'huile
-1 allumette

Jour 2:
Pareil que jour 1 XD ]

Et une nouvelle journée de voyage qui s'amenait!

Si Lydia avait été enthousiaste, sur le départ, au bout de 3 jours cet enthousiasme avait été un peu émoussé. C'est qu'elle commençait à trouver le temps long, à s'ennuyer, et surtout à avoir mal aux pattes à force de marcher.

Toutefois, la rousse puisa dans ses ressources mentales (les seules à être encore saines, disons), se motivant à continuer ce chemin de croix. Surtout que son petit doigt lui disait que ce premier trajet n'était certainement qu'une mise en jambe: elle doutait fortement en effet qu'un Farsight supposé être caché, l'attende avec un soda à la main à l'entrée de Wolf Hill; ça serait trop simple.

Comme toujours, Lydia et Jimmy firent une halte sur le coup de midi; cette fois-ci elle laissa le chat prendre sa part habituelle de viande, mais elle, elle se refit une énième fois des frites (quand je vous disais qu'elle essaye de se motiver toute seule) pour reprendre des forces et de l'entrain.

Une sieste digestive plus tard, et revoilà le duo de choc sur les sentes.

Ils marchèrent à bon rythme tout l'après-midi, histoire d'achever de rattraper le retard pris avec le "détour touristique" de la veille, et à la toute fin de la journée, alors que le soleil commençait déjà sa chute céleste vers les abysses de l'horizon, une larme au coin de l'œil, pour laisser son trône de roi du ciel à la lune.
Et précisément à ce moment là, les pas de Hell Hammer l'avait amenée jusqu'à un petit village reculé de paysans. Se disant qu'elle pourrait au moins y re-remplir sa gourde, elle y fila tout droit.

Une certaine animation régnait au centre du village, qui n'était en fait formé que de quelques maisonnettes alignées en un cercle. Sans doute la période des moissons y était pour quelque chose: ah, les vaillants agriculteurs qui, après une dure journée de labeur en pleine canicule, goûtaient au réconfort mérité d'une bonne pinte de bière artisanale. Ceux qui le vivent diraient "il n'y a que ça de vrai". Quant à Lydia, elle dirait simplement ceci:

"Bonsoir à vous, braves et fiers villageois des terres reculées de l'Arkansas! Oh, ne vous inquiétez pas pour moi, je ne fais que passer. Oui! Oui, je vais à Wolf Hill de ce pas, enfin, j'y serai certainement demain, semble-t-il. Auriez-vous l'amabilité de me fournir un peu d'eau potable pour remplir ma gourde, je vous prie? Notre seigneur à tous, le Vieux, vous le rendra, alors que de vaillantes pluies s'abattront sur vos champs pour abreuver la terre nourricière et ainsi faire d'elle le fertile berceau de vos futures récoltes!"

"Amen."

Les villageois qui assistèrent à sa grande tirade se regardèrent entre eux, parurent avoir une sorte de compassion, et l'un de ces hommes dit à la jeune rouquine:

"Pas bon de voyager de jour avec ce soleil de plomb. Vous avez tout l'air d'avoir choppé l'insolation du siècle! Suivez-moi, je vais dire à ma femme de vous préparez une couche et un repas, jeune voyageuse."

Ah que voila une belle nouvelle! Décidément, partout où elle passe, Lydia sème la miséricorde!

"Oh, vous êtes trop bon, cher monsieur! Votre dame au moins autant! Que notre seigneur lui-même vous loue, qu'il vous achète même, pour la bonté et la miséricorde dont vous faites preuve avec la pauvre brebis galeuse que je suis. Je vous suis!"

Lydia et Jimmy furent donc guidés vers l'une des maisonnettes où une femme à l'air solide comme une bûcheronne s'activait aux fourneaux.

"... Poulet braisé à la broche. La meilleure façon de le préparer."

La suite, en quelques mots: un bon repas extrêmement copieux, que Lydia se força à finir en entier pour faire honneur à son hôte (et surtout pour ainsi, pouvoir sauter un repas le lendemain), et une bonne nuit de sommeil dans un lit au matelas bien rembourré, autrement plus confortable que sa pauvre paillasse. La parfaite définition du bonheur, sur le moment.

Bonne nuit !



[Jour 3:
-1 repas pour chat
-1 repas en patates
-1 dose d'huile
-1 allumette ]

[Ça m'auto-indispose, de raconter la journée pleine de vomi de Lydia XD]

Elle l'avait senti dès qu'elle avai posé le pied sur le sol de la chambrette pour se lever, qu'un truc clochait; Lydia avait des vertiges et un immonde haut-le-coeur, qu'elle se pressa de soulager par la fenêtre.

Après avoir vomi l'intégralité de son repas de la veille au soir, elle se laissa choir au rebord de la fenêtre, encore plus pâlotte que d'habitude (il en faut), et reprit sa sérénade:

"Rah... J'ai maaaal au ventreee! C'est pas possible, ils me poursuivent! Tu entends, Jimmy?! Un coup monté des Khurans du Texas, il n'y a que ça pour expliquer mon état! Je me sens si faible là, punaise! Je suis sûre qu'ils m'ont mis une bête dans l'estomac, un genre de parasite qui me rend malade. Il a incubé et maintenant il se réveille, c'est forcément ça qui m'arrive! Hein? Dis? Hein?"

Le chat se vautra avec indifférence sur la literie.

"Bof... Moi je dirais que tu t'es trop gavée hier, tout simplement. Tu as mangé l'équivalent de 3 repas, je te signale. Et après, tu t'étonnes de te réveiller malade..."

"Rah, ferme-la et compatis à ma détresse, chat ingrat! Bon, j'vais me recoucher, tiens... On verra si ça passe..."

La maîtresse de maison, étonnée de ne pas voir son invitée sortir de la chambre, finit par arriver, et constata l'évidence: Lydia avait couvé l'indigestion. La femme lui ordonna de rester au lit et de repousser son départ au lendemain, et lui prépara même du bouillon le soir-même.

Après cette journée de repos forcé, il y avait des signes très nets d'amélioration, la rouquine retrouvant un appétit modéré.

Le lendemain matin...

Le lendemain matin donc, Lydia avait retrouvé sa forme légendaire (Lydia! Digivolve-toi en Hell Hammer!!). Après une toilette rapide, et un très léger petit-déjeuner, elle et Jimmy quittèrent le village isolé avec moult remerciements. Et se remirent en route vers le sud-est.

D'après les villageois, elle n'était plus qu'à une journée de Wolf Hill, et comme elle avait pris du retard à cause de son épisode vomitif, il était plus que temps d'accélérer la cadence. Le chat ne tarda pas à l'encourager, en entonnant un chant russe (!):

"Rah, Rah, Raspoutine, Raspoutine, Raspoutine!"

"D'où tu connais ça toi?"

"Oh ça... j'ai rencontré un confrère russe, dans la nuit que j'ai passé à traîner à Little Rock. Il avait un accent à couper à la tronçonneuse, et il répétait toujours ça. Il était chiant."

"Comme toi quoi."

"... Rah, Rah, Raspoutine!"

"Ah non!"

Une journée ordinaire sur les routes (ou ce qu'il en reste) quoi.

La marche matinale se prolongea jusqu'à 13h; Lydia finit par s'arrêter à l'ombre d'un pin pour le repas du plus que midi, donc. Frites pour elle, viande pour le minet, comme d'hab'. Sieste digestive, et hop! A 15h, on reprend la route!

Ce n'est que vers 18h30 ou 19h que le tandem arriva aux portes de la ville. C'est qu'elle était facile à trouver, vu qu'elle était juchée en haut d'une colline (bah oui, aussi, si ça s'appelle "Hill", c'est qu'il y a une raison!). Bref, sans perdre un instant en contemplation, la follement rousse entre dans la ville, puis se dirigea tout droit vers l'entrée du camp militaire, en se rappelant les instructions du capitaine Delson.

Un planton lui indiqua la hutte administrative, où elle se se présenta ainsi que son courrier officiel:

"Bonjour! Je suis Hell Hammer, et j'ai ici un courrier d'introduction pour l'état-major de l'armée rebelle ainsi que son département scientifique, de la part du capitaine Delson du détachement militaire de Little Rock! Pour me valoir ce à quoi j'ai droit..."

Et elle attendit une réponse, qu'elle espérait de circonstance.