[Quête] De Little Rock à Des Moines

Et le jour J arriva. Pour re-situer l'action qui allait débuter, nous étions au matin d'une belle journée de la fin août, à l'arrière du Blue Sky, bar de débauche réputé comme étant entre autres, la base stratégique historique de la Guilde des Camelots.

Deux chariots à deux-chevaux, remplis de caisses en bois et de sacs en toile, étaient stationnés dans la petite cour précédant le sas de chargement. En outre, 2 autres canassons sellés attendaient juste à côté des carrioles.

Les 5 bonshommes qui étaient de la partie étaient déjà là, sous le soleil matinal, entourés d'autres Camelots matinaux venus souhaiter bon voyage et surtout bonne chance à la petite troupe. Jonas était là, Emily aussi, ainsi que 4 autres personnes dont le nom nous est égal, pour cette fois en tout cas.

Après chargement de l'essentiel du matériel de chacun dans les carrioles, avec les armes à convoyer, les Camelots se mirent en place. Leroy, le jeune homme malade des poumons, accola longuement Emily avant d'embarquer dans l'un des chariots, celui piloté par le pro des explosifs. Comme Douglas montait son propre canasson et que Ted voulait jouer le rôle d'éclaireur, il avait été convenu que Jeff tiendrait les rênes du second transport, alors que le doc' serait installé entre les caisses de ce même chariot.

Avant que Jeff ne monte au "poste de pilotage" de sa deux-chevaux, Emily lui tendit un genre de cylindre court en cuir, probablement un étui à papiers, et lui expliqua simplement :

"A défaut de pouvoir te l'apprendre moi-même, tu le potasseras pendant le voyage. Bonne chance."

Elle hocha la tête et ses yeux parurent lui délivrer quelque message secret, encore plus difficile à interpréter que ses précédentes paroles. Quoi qu'il en soit, Ted ne tarda pas à ordonner le départ vers le nord, après un salut de la main à ceux qui restaient au port, d'une certaine façon.

Au moins le "stagiaire" n'était pas seul et il était tombé sur un des plus bavards, et converser pendant le voyage était tout de même plus agréable. Alex lui ré-expliqua les détails du premier jour de route, d'autant qu'il était en quelque sorte le second chef de la bande pour ce périple :

"Si possible, on va tracer au moins jusqu'à Moutain Home ou pas loin, en contournant Walnut Ridge par l'ouest, à cause du nouveau "Seigneur" qui y a posé ses valises. On verra selon les chevaux, en fait, s'il faut on s'arrêtera un peu avant ou un peu après, tout dépend. En tout cas, le but de la journée est de se rapprocher un max de la frontière avec le Missouri. Ted est parti devant pour nous faire une reconnaissance de la route, et Douglas assure nos arrières. Mais ça ne nous empêche pas d'ouvrir l'œil au cas où. On trimballe de quoi récolter un aller simple en Enfer, si on croise une patrouille de collabos, alors la prudence est de mise."

Après avoir passé toute la journée à bouger au rythme de la marche des canassons (même le repas du midi fut pris en selle), Ted revint vers le groupe et annonça avoir trouvé un coin pour poser le camp. En outre, le convoi avait dépassé la frontière du Missouri, Bramon n'étant d'après Ted qu'à quelques 10 ou 15 kilomètres de là.

Le lieu du campement choisi était un creux dissimulé derrière une colline de bonne taille, et non-loin de la rivière abreuvant le Table Rock Lake. Un endroit assez dissimulé et de l'eau douce à proximité, bref, le point idéal pour passer la première nuit. En revanche, en pénétrant dans le Missouri, la fine équipe venait du même coup d'entrer de plein-pied dans la fameuse "Z.K.", autre dit la Zone Khurane, les terres occupées. Malgré la bonhommie de chacun, tous les gars avaient un air de vigilance, les sens en alerte "au cas où". En effet, nul n'ignorait qu'à la nuit tombée, les traqueurs faisaient leurs petites sorties punitives, semant la mort sur leur passage. Ça plus les patrouilles éventuelles de collaborateurs du Nouvel Ordre, cela donnait motif à vigilance.

Quoiqu'il en soi, le campement fut rapidement posé, les chevaux nourris, le feu installé et tout et tout. A noter que la guilde avait pourvu aux besoins alimentaires de ses hommes, Jeff n'aurait donc pas à piocher parmi ses denrées et profiteraient des sacs de riz mis à disposition par le groupuscule rebelle.

Avant ou après le repas, peu importe, Jeff aurait peut-être envie de jeter un oeil au cadeau d'Emily. Le tube s'ouvrait, et à l'intérieur était glissé une grande feuille de papier, semblable à quelque parchemin de sortilège, où les mots étaient posés avec une écriture fine et toute en rondeurs.

"Salut Jeff,

Faute de n'avoir eu le temps de te l'inculquer, voici le code d'honneur des Camelots. Je ne te le transmet pas hasard mais par nécessité, car d'une part, si tu reviens en vie, tu accèderas surement au statut de membre permanent peu de temps après; et d'autre part, s'il arrivait un malheur, tu devras te référer à ce qui suit pour orienter tes actes. Dieu t'en préserve.

Emily.

PS: Garde un œil sur Chase si tu peux."

Suivait une liste d'articles numérotés et édictés selon des formes courtes et directes, évoquant les grands principes de la Guilde, entre autres l'engagement moral envers la Guilde et ses membres, la solidarité et l'entraide, un certain sens de l'honneur entre membres également... Et en ce qui concernait les précédents mots de Emily, plusieurs articles évoquaient également la nécessité de se référer aux membres plus anciens en cas de pépin, et si le Camelot est livre à lui-même, il doit entrer en contact avec l'un des bureaux de la Guilde, lesquels seraient disposés un peu partout dans les Middlands. Bref, un grand blabla pour te dire que si tu y laisses ta peau, personne ne touchera d'assurance-décès, mais que dans le fond, on va s'arranger pour que tu n'y laisses pas la peau quand même. Plus ou moins. Et puis écoutes les anciens, c'est eux qui ont raison de toutes façons.




[Je te laisse décrire ta vision du 1st day on the roads, après on verras bien si les ennuis commencent.]

Au petit matin, tout le monde avait commencé à s'agiter, fignoler les derniers détails de départ et se diriger vers la zone de chargement. Pour un total de deux chariots et deux chevaux indépendants, le convoi de 6 personnes aurait peut-être du mal à rester invisible longtemps. Mais puisque l'a mission l'exigeait, il fallait que Jeff se plie aux besoins de la guilde avant tout, malgré l'évidence du suicide de celle-ci.

Jeff arriva en dernier à la zone de chargement et fut rapidement occupé à charger le reste du matériel, puis il suivit les directives de Ted à propos de la répartition. Le malade et le mexicain dans le premier chariot, Jeff et Doc' dans le second, Ted en éclaireur et Douglas en arrière-garde. Le plan était rodé, intelligent et solide.

Rapidement, Emily lui tomba dessus, lui tendant un porte document cylindrique qu'il aurait tout le temps de lire plus tard:

"A défaut de pouvoir te l'apprendre moi-même, tu le potasseras pendant le voyage. Bonne chance."

Décidément, Emily maternait réellement Jeff, et heureusement, sinon il serait vraiment paumé dans cette organisation, le pauvre cowboy. Ceci dit, pour être paumé, il l'était pas mal tout de même, quand EMily sembla vouloir lui dire quelque chose avec des gestes... Jeff ne comprit pas grand chose.
Après, ted ordonna le départ et Jeff salua la guilde en prenant les rènes du deuxième chariot.

Tomber avec Doc' était une bonne chose pour Jeff. Il était sympa et bavard et inspirait confiance, à l'inverse des deux camelots du wagon de devant. Alex, qui semblait faire office de second, lui ré-expliqua le plan final:

"Si possible, on va tracer au moins jusqu'à Moutain Home ou pas loin, en contournant Walnut Ridge par l'ouest, à cause du nouveau "Seigneur" qui y a posé ses valises. On verra selon les chevaux, en fait, s'il faut on s'arrêtera un peu avant ou un peu après, tout dépend. En tout cas, le but de la journée est de se rapprocher un max de la frontière avec le Missouri. Ted est parti devant pour nous faire une reconnaissance de la route, et Douglas assure nos arrières. Mais ça ne nous empêche pas d'ouvrir l'œil au cas où. On trimballe de quoi récolter un aller simple en Enfer, si on croise une patrouille de collabos, alors la prudence est de mise."

Quelques noms lui disaient quelquechose, mais bon, pour le moment, il suivait la carriole de devant, ou, à défaut, il suivait les directives de Doc'. Il comprenait depuis la veille l'importance et la dangerosité du chargement, aussi, il resta globalement muet, secouant la tête ou souriant aux paroles de son voisin.
Le repas de midi fut pris sur la route, Jeff et Alex alternant la prise des rènes pour que l'autre puisse manger, et se passa clairement sans souci. On avait dépassé la frontière du Missouri et on approchait Bramon, lorsque Ted annonça avoir trouvé un camp.

Excellent choix, en dehors des routes, un peu planqué et à coté d'une rivière, histoire de faire le plein d'eau et de désaltérer les chevaux. Jeff avait lui-même presque vidé sa gourde d'eau, le soleil tapant, et jugea bon de la reremplir à l'escale.
Il ne s'était pas encore rendu compte qu'il venait de quitter la zone libre, mais l'un des camelots lui signala en discutant pendant la création du campement. Tout le monde restait en alerte constante, à cause des créatures du coin. L'un des gars expliqua à Jeff ce qu'étaient les Traqueurs et ça faisait réellement froid dans le dos. Un peu parano comme tout bleu qui découvre, Jeff se calma néanmoins rapidement.

Jeff s'occupa du feu, piochant dans les allumettes de la guilde pour réussir à allumer les flammes, pendant que les autres s'occupaient de poser le campement. Des tentes rapide de la guilde avaient été prétées, au moins, il ne dormirai pas dehors sur son hamac pour cette nuit. Clairement, la guilde prenait soin de ses membres.

Jeff mangea ce qu'on lui donna, puisqu'il ne fit pas la cuisine. Du riz avec quelques épices pour donner un peu de goût, au moins, ça se fait vite et c'est bon. Il engloutit son repas rapidement avant de prendre un peu congé, se retirant sur un chariot pour lire le mot d'Emily.

"Salut Jeff,

Faute de n'avoir eu le temps de te l'inculquer, voici le code d'honneur des Camelots. Je ne te le transmet pas hasard mais par nécessité, car d'une part, si tu reviens en vie, tu accèderas surement au statut de membre permanent peu de temps après; et d'autre part, s'il arrivait un malheur, tu devras te référer à ce qui suit pour orienter tes actes. Dieu t'en préserve.

Emily.

PS: Garde un œil sur Chase si tu peux."

Le code Camelot était écrit de façon courte et stricte, et Jeff le lut en entier pour bien en comprendre tout et tenter de tout se rappeler par coeur.
La mise en garde de la fin lui fit froid dans le dos. Chase était le gars qui donnait le moins confiance et EMily lui demandait de faire encore plus gaffe à lui. Etait-ce un traitre ? On le saura bien assez tôt.

En accord avec les autres, Jeff en temps que bleu prit le premier tour de garde, se posant sur un chariot alors que le feu était éteint par sureté. Il se blottit dans son poncho et avec une couverture sur les jambes et fixait principalement le ciel, les étoiles, dressant l'oreille pour tout signe étranger. Parfois il redescendait la tête, laissait la couverture et allait vérifier dans chaque tente si tout le monde était bien là et respirait encore assez.

(Si et) quand son tour fut terminé, il prit la place de la relève dans la tente et s'endormit rapidement, laissant son poncho à coté de lui, ceinture défaite mais à portée de main.

[Bon, pour éclaircir les choses, le d20 nous a donné un magnifique 1, ceci expliquant ce qui va suivre ]




La nuit dans la ZK, c'est l'assurance de ne dormir que d'un oeil, la peur au ventre, car la période nocturne est le moment où les Traqueurs sortent de l'ombre pour semer la mort sur leur passage, s'abreuvant du sang de leurs victimes pour transmettre l'aura vitale (certains disent l'âme) à leur maître Khuran. La promesse de la terreur pour les jours à venir, tant que ce fléau de l'humanité ne serait pas éradiquée totalement.

Le Traqueur surgit sans prévenir, au beau milieu de la nuit, alors que Douglas montait la garde à son tour; alors que la masse sombre fondit sur lui, il n'eut que le temps de crier :

"CAPO!!"

Avant d'être saisi par le cou et soulevé du sol par une main griffue au bout d'un bras infiniment long. Tous les autres se réveillèrent d'un bond et, d'un coup d'œil circulaire, comprirent ce qui se passait et attrapèrent les armes qui n'avaient pas été disposés trop loin des couches improvisées.

"Position!"

Beugla Ted en mettant en joue le Traqueur de son Benelli M3, tandis que José mettait la main sur une paire de grenades; le doc' pointa un revolver sur la créature assoiffée de sang tandis que Chase disparaissait dans les ombres, dagues en main.

"Lâche-le et casse-toi, salopard, ou tu vas y passer!"

Le traqueur bascula sa tête chevelue en arrière, émit un chuintement sonore en guise de rire, et répondit d'une voix sifflante, tel un serpent :

Vous y passez tous...

L'instant d'après, il balançait vigoureusement Douglas vers Ted, avant de bondir sur plusieurs mètres pour atterrir sur le doc qui eut à peine le temps de tirer une balle mal ajustée en direction du monstre de rouge vêtu. Ted tira dans le dos du Traqueur, rapidement imité par Douglas qui se redressa, M70 en main.




[Phase alliés :

Ted: 1d20 + 12 + 4 Contre la CA du Traqueur: 15+ 7 + 5
Résultat: 3 donc 19 en tout, le tir rate
Utilisation de la compétence tir rapide, donc possibilité de seconde attaque :
Résultat: 16 donc 32, le coup touche.
Dégâts: 20 -le mod. CON du Traqueur soit (20-9), le Traqueur est maintenant à 62PV

Douglas: 1d20 + 9 + 5 contre la CA du Traqueur (27)
Résultat: 17 donc le coup touche
Dégâts: 9 donc le coup inflige finalement 0 dégâts
Utilisation de la compétence tir rapide:
Résultat: 10 donc le coup rate.

Le doc': 1d20 + 2.75 + 1 contre la CA du Traqueur (27)
Résultat: 7, tir loupé.

José ne peut pas lancer ses grenades car risque de dégâts collatéraux. ]





[Autres modalités du combat :

- Le Traqueur porte l'habituel manteau/cape qui offre un gros bonus d'armure (+7), mais qui lui inflige un malus de -4 en dextérité sur la CA. Avec le manteau, sa CA est de 27.
- Le Traqueur enlèvera son manteau après avoir essuyé 3 coups critiques ou si ses PV descendent en dessous de 16. Sa CA sera alors de 24 avec sa dextérité revenue à son total normal.
- Le Traqueur peut prendre la fuite si son total de PV passe en dessous de 5 à la fin d'une phase alliée.
- Le seul moyen de tuer le Traqueur de façon définitive est de lui couper la tête. Si sa barre de vie descend en dessous de 0 ou même -10, il sera hors-combat mais vivant jusqu'à ce qu'il soit décapité.
- Les conditions de défaite : annihilation totale des alliés ou fuite. La défaite ne rapportera qu'un quart de l'XP en jeu (100 points en share entre survivants)

Pour d'autres précisions, tu me contactes.]

La première nuit dans la zone occupée eut pour effet de conforter Jeff dans cette situation de mission-suicide.
Il était endormi depuis quelques heures, d'un sommeil peu profond, prêt à se lever.
Puis un Traqueur attaqua.
Jeff fut réveillé par les cris de ses compagnons de route, et se leva aussitôt, récupérant sa ceinture au passage.
La passant autour de sa taille et l'attachant d'un geste, il en sortit son Whalter main droite et son Beretta mai gauche et tira sur le Traqueur, à présent dos découvert, en imitant ses autres compères...

"C'est ça une saloperie de Traqueur ?"

Décidément, la traversée promettait d'être dure. Si on se faisait attaquer à chaque nuit comme ça, on aurait plus de cadavres que d'armes à amener à Des Moines. En espérant qu'on bute déjà celui-ci, on pourrait faire gaffe à éviter les suivants en mettant une meilleure garde. 3 tours à deux personnes peut-être ?

[Pour Jeff donc : 1d20 + 3 + 3 + 2 contre CA du Traqueur (27)
main droite : 10, donc coup raté
main gauche (malus -1) : 17, coup raté]





Jeff fit un bide de son côté, la cape renforcée arrêtant coup sur coup les balles de ses pistolets.

De son côté, la créature du diable tentant de planter ses crocs dans la gorge du seul soigneur de l'équipe...



[Phase ennemie : 1d20 contre la CA du doc soit 15
Le dé donne 6, considérons donc que le doc' se débat.]




Heureusement pour lui, Alex se débattait comme un beau diable pour éviter les crocs acérés de la créature infernale. Ce qui donnait le champ à ses amis pour tirer une nouvelles séries de coups de feu sur elle.




[Phase alliée :

Ted: 1d20 + 12 + 4 Contre la CA du Traqueur: 27
Résultat: 11, le coup touche (Dégâts: 27-9: 18, il reste 44PV au Traqueur)
Utilisation de la compétence tir rapide, donc possibilité de seconde attaque :
Résultat: 20! (dégâts 22 x2 : 44 (-9): 35, il reste 9 PV au Traqueur) ]

Douglas: 1d20 + 9 + 5 contre la CA du Traqueur (27)
Résultat: 13, le coup touche (Dégâts: 19-9, le Traqueur est hors-combat!]



"Carton plein!"

Gueula José, qui avait assisté aux tirs des autres Camelots, qui avaient littérallement explosé le buffet de ce monstre sanguinaire.

"Il faut lui couper la tête!"

Gueula Ted en sortant son couteau de combat de son fourreau; mais Chase émergea des ombres et s'approcha prestement du Traqueur pour accomplir le dernier geste salvateur: après avoir choppé la bestiole par les cheveux, il planta avec force son scramasaxe dans son, et effectua une rotation pour découper la base du cou. Propre, net, et sans bavures. Des filets d'un sang noir comme l'encre, et épais comme de la gélatine, coula de la tête que le jeune homme tenait en hauteur.

"On n'y est pas tous passé, non... Saloperie."

Il lança la tête à côté du corps, tandis que tous se remettait du coup de stress accumulé avec cette mauvaise rencontre. Particulièrement le doc' qui avait probablement vu sa vie défiler devant ses yeux, alors que le Traqueur tentait de le bouffer tout cru.




[+17XP, lvl-up, +1 SAG et +1 où tu veux / +4 points de comp'
-2 balles pistolet]

Les balles de Jeff s'écrasant sur l'armure du Traqueur, il pensait ce monstre intuable. L'autre accusait les tirs conjoints de Ted et Douglas, courbant l'échine et finalement s'écroulant sur le sol.
Les camelots gueulaient, comme quoi il fallait lui couper la tête et Chase le fit rapidement, faisant rouler la tête plus loin.

Jeff rangea ses armes dans leurs étuis et se pencha pour aider Alex à se relever.
Il regarda ensuite le cadavre du traqueur avant de réfléchir à voix haute...

"Ce truc se balade seul ? Et sa cape, on devrait pas la récupérer ? Elle a l'air solide..."

Ne bougeant pas de sa position et attendant une réaction d'un des camelots pour faire ce qu'il pensait et délester le corps sans tête de sa protection dorsale, il rajouta:

"Alex, pas de mal ?"

Alex hocha la tête pour signifier qu'il était encore intact de corps et d'esprit. Après s'être redressé et avoir rangé son revolver dans son holster, il s'approcha de la créature qui l'avait agressé, et invita les autres à le rejoindre.

"C'est rare d'en voir un d'aussi prêt, alors, profitons-en pour une petite leçon d'anatomie, les gars. Surtout vous deux, José et Jeff." Les autres avaient en effet déjà vu de près ces bestioles.

Alex décocha son couteau de combat et l'utilisa pour montrer (précisons que c'est la pleine lune, donc visibilité très correcte) les blessures par balles du Traqueur :

"Vous voyez les points où les balles l'ont perforé ? Les blessures sont cicatrisées. En fait, c'est grâce à son sang, il se solidifie à l'air libre et accélère sa cicatrisation. Ce sang est vachement épais et également toxique, si vous en recevez sur vous un jour, rincez vite à l'eau claire."

Ted interrompit la leçon pour prendre sa cape au "vampire", puis s'éloigna.

"Remarquez au niveau de la coupe du cou il n'a pas de colonne vertébrale comme nous autres, mais ces deux tuyaux organiques, qui jouent le rôle de notre moelle épinière; d'où son agilité. Il a aussi les articulations des genoux et coudes qui sont conçues pour se plier à l'envers. Mais venons au plus intéressant..."

Le doc' paraissait très serein; sans doute le fait de donner cette leçon d'anatomie lui permettait d'évacuer le stress occasionné par l'attaque.
Bref, il ramassa la tête du Traqueur, et usa de son couteau pour trancher la peau autour de la mâchoire et découper l'inférieure qu'il balança par côté.

"Voyez sa langue, elle est hyper longue, et parsemée de ces picots, et elle se termine par ce petit aiguillon. Quand il vous mord au cou, sa langue peut aisément atteindre le cœur, et son aiguillon lui permet de pomper toute votre sang en un temps record. En outre, comme vous le savez peut-être déjà, quand un Traqueur tue, l'aura vitale de sa victime est transférée à son maître Khuran. Le processus de ce transfert est inconnu, mais il existe, d'après ces Khurans qui sont de notre côté."

"Bon, pousse-toi doc', j'aimerai récupérer ses incisives, pour ma collection perso'."

"Bref, on a vu l'essentiel. Ah, évidemment : on n'en tue définitivement un qu'en le décapitant... Ces machins ont une endurance pas possible. Et dire que chaque Khuran en a 7... "

"Instructif, ton petit cours 101. Merci doc'."

"Au plaisir."

Pendant le temps de la dissection, Ted avait ordonné aux autres la mise en pli du camp pour un départ immédiat; il expliqua sa décision par le fait que le maître de cette marionnette pourrait en envoyer d'autres ici, et que si le groupe ne bougeait pas, les risques d'une seconde attaque de plus d'envergure était possibles.

"Ah oui, ça me fait penser à ça : les Traqueurs sont des noctambules, apparemment. En tout cas, on n'a jamais entendu parler d'une attaque en plein jour. Peut-être parce que leur vue marche mieux la nuit ou que sais-je."

Ted obligea tout le monde à remonter en selle ou en chariot, et ordonna le départ vers le nord.

"On dormira un peu au lever du jour et on fonctionnera par siestes alternées dans les chariots, l'après-midi. Ne poussons pas trop loin notre chance."

Le chef du groupe semblait gérer la situation avec aisance et habitude. Si ce convoi arrivait à son terme, cela serait probablement grâce à cela.

Le cours de Doc' était instructif, mais une chose est sûre c'est que ces trucs sont véritablement des monstres. D'ailleurs, Jeff ne put s'empêcher de marmonner:

"Ces trucs sont véritablement des monstres..."

Le cours terminé, Jeff remarqua que la cape fut récupérée et les dents aussi, pour une collection perso. Sans doute cette langue aurait des utilités médicales, mais peut-importe.
Ted ordonna la levée de camp et Jeff à rapidement défaire tentes et campements, à tout remettre sur le chariot, si bien que moins de dix minutes après, le camp était prêt à partir.

Jeff reprit son poste de cocher de la deuxième carriole et conduisit jusqu'au lever du jour, où Doc' le remplaça pendant une petite heure le temps de siester à coté des armes. Ainsi, deux heures plus tard (oui Doc' voulait continuer à conduire un peu), il reprit les rènes.
Vers midi, comme d'habitude, les camelots se relayèrent pour manger. Doc' mangea en premier, du froid évidemment, pour éviter de se stopper, et Jeff mangea ensuite, lui donnant les rènes.
L'avantage de manger en selle, c'est qu'on perd pas de temps, au moins.

[Jet de rencontre à 14, rien de suspect à l'horizon]



La stratégie de Ted fut payante puisque le groupe put avaler la route jusqu'au lac d'Ozark, atteint aux premiers signes du déclin du soleil. La suite, nous la connaissons : on détache les canassons de trait, on sort les tentes, on allume le feu, etc etc. La routine rendait cette série d'opérations plutôt tranquilles dans leur mise en place.

Après le repas autour du feu, Ted déploya son plan et élabora l'itinéraire du lendemain :

"On tracera tout droit entre Jefferson City et Kansas City; la zone est plutôt désertique, donc d'une part on évite les grandes villes, et d'autre part on évite de croiser une patrouille; elles ne doivent probablement pas pousser aussi loin de leurs secteurs. Dans l'idéal, on s'arrête à Brookfield demain soir, je connais un gars qui a une ferme dans les environs et qui pourra nous laisser squatter son terrain."

"On est encore loin de Des Moines a priori ?" demanda José.

"On a fait la moitié du chemin, je dirais qu'il reste 3 ou 4 demi-journées avant d'y être. En fait, tout dépend des ennuis qu'on va croiser aux abords de la ville; à partir de Knoxville, on sera en plein dans le territoire du seigneur local, ça veut dire beaucoup plus de patrouilles de fouille-merdes qui vont exiger d'inspecter la cargaison, et tout le bordel. Heureusement, la Guilde nous a fournit des faux-papiers, en théorie on a les passe-droits pour entrer dans Des Moines. En pratique, on tombe toujours sur un connard de petit chef qui veut jouer des mécaniques pour monter en grade. Bref, on avisera."

"En tout cas, à partir de ce soir, les tours de garde se feront en duo, avec un remplacement toutes les heures. Au moindre truc suspect, tout le monde debout. Gardez tous vos flingues à portée de main."

Le ton était donné, et Ted voulait miser sur plus de sécurité au détriment du temps de sommeil de chacun. à 22h tout le monde se coucherait sauf lui et José, et toutes les heures jusqu'à 6h, l'un des réveillés cèderait sa place à un des endormis à tour de rôle; mais d'avance on pouvait prédire qu'aucun des 6 ne dormirait sur ses deux oreilles, pas après l'incident du premier soir.



[Pas d'incident prévu dans la nuit, donc tu peux pousser ton post jusqu'au lendemain fin d'aprem', je te dirais où vous atterrissez. ]

Le convoi passa l'après midi sur les routes sans trop d'encombres. Quelques fausses alertes, mais normal, quoi, tout le monde est sur les nerfs. Au crépuscule, Ted et Douglas se séparèrent du groupe un moment...

"Manquerait plus qu'on nous attaque maintenant"

Une demi-heure après, les deux étaient revenus et avaient trouvés dans une forêt peu éloignée du chemin une clairière avec un lac, Ozark. Le convoi fit donc un crochet et posa campement dans le coin.

Les gars commencèrent à évoquer le trajet du lendemain. Le but étant d'éviter les grosses villes, logique. On passerrait entre Jefferson City et Kansas city, ce serait donc la partie la plus dangereuse du trajet, puisqu'on avait deux fois plus de chances d'être attaqués, surtout au moment où on croiserait la route entre les deux.

Puis un résistant du coin avait une ferme. Normalement le camp se ferait là. L'important sera qu'il y soit encore quand on arrivera.
Concernant le trajet, on estimait avoir fait la moitié, ce qui est rassurant, le but n'était pas loin. Sauf que comme il disait, on tombait de plus en plus dans un territoire pur collabo avec un chateau Khuran.
Après quoi on arrivera à Des Moines avec des faux papiers, sauf si les gars s'amusent à fouiller les chariots.

"En tout cas, à partir de ce soir, les tours de garde se feront en duo, avec un remplacement toutes les heures. Au moindre truc suspect, tout le monde debout. Gardez tous vos flingues à portée de main."

Jeff posa ses affaires et tira son hamac. L'air ici était chaud et la peur de voir arriver un Traqueur faisait qu'un hamac permettait de réagir plus rapidement en cas d'attaque. Il prit, cette fois, le second tour de garde avec Douglas, puis irait se coucher tout habillé, tirant la moustiquaire sur lui.

Et une nouvelle nuit sans encombre aucune, et le groupe de Camelot reprit sa route comme la veille, plein nord, entre Jefferson City et Kansas City comme il fut prévu de le faire. Ils purent pousser jusqu'aux abords de Brookfield, comme prévu, et atteignirent la ferme évoquée par Ted la veille. Le paysan accepta comme convenu de prêter une vieille grange aux Camelots pour qu'ils passent une nuit plus tranquille, potentiellement à l'abri de toute mauvaise rencontre; bien qu'en réalité cette sécurité était parfaitement illusoire, puisque si un Traqueur passait par là et remarquait du monde, rien ne l'empêcherait de s'arrêter pour une pause goûter.

Bref, au lendemain matin, le groupe reprit sa route vers le nord, avec pour bon espoir d'atteindre Knoxville ou ses environs avant la tombée de la nuit.

Et sur le chemin, surprise... Un cheval, ferré et sellé, mais sans propriétaire. Le groupe le trouva sur sa route, en train de bouffer des brindilles aux abords de la Chariton River. Ted proposa une halte logique pour récupérer la bestiole, après avoir interrogé Jeff :

"T'as pas de monture à toi, non? Bin, voila l'occasion; une comme ça, ça se reproduira pas deux fois!"

Il ne restait qu'à aller chercher le canasson, qui ne semblait pas hostile, à première vue.



[A toi de jouer pour le récupérer, en 15 lignes pour cette fois tiens, vu le cadeau tu peux bien faire ça x) ]

"Hmmm Lydia, pas ici, s'teu plait..."

"Pffff... HuhuhuHAHAHA !"

"Huh ?"

Pour décrypter tout ça, on dira que Jeff rêvait, comme on peut le constater, d'ébats privés avec un certain marteau, actuellement parti chasser du renard. José et Ted, remarquèrent les petits bruits qu'il faisait en dormant et rièrent aux éclats, se foutant de sa gueule... Ce qui réveilla le pauvre Hunter !

"Ahaha, méga drôle. Rêve privé, j'vous enverrai une carte postale."

Et Jeff se rendormit aussi sec (comme le saucisson) et rêva de bien d'autres choses... Alex assure avoir entendu durant sa ronde Jeff parler de quelque chose comme une grosse couette rousse...

Le trajet de la journée fut harassant. Jeff regretta de ne pas avoir prit de chapeau et se prenait des coups de soleil sur le crâne, avant d'avoir l'idée d'y poser un bout de tissu un peu imbibé...
La chaleur se calma dans l'après-midi, avec un petit vent d'air frais venu du nord, qui rafraichit l'atmosphère rapidement... En revanche, aucune rencontre d'aucune sorte pour le groupe, et c'est tant mieux.

Arrivés aux hauteurs de Broookfield, le paysan et sa ferme étaient là et Jeff fut bien content de dormir sous un toit. Mais les rondes de gardes ne relachèrent pas, et Jeff prit cette fois le dernier tiers de la nuit, jouant aux cartes avec Doc' pour passer le temps. Rien à signaler de toute la nuit, c'était rassurant.

Au réveil, le groupe prit vers le nord, ce qui était la direction principale depuis le début du trajet. la chaleur commença à s'amplifier jusqu'à midi avant de se calmer un peu avec la trouvaille d'un petit bosquet le long d'une rivière.
S'arrêtant un instant pour remplir les gourdes, Ted remarqua le cheval. Ferré. Sellé. Sans proprio.

"T'as pas de monture à toi, non? Bin, voila l'occasion; une comme ça, ça se reproduira pas deux fois!"

"Cool..."

"On reste pas loin au cas où ce serait un piège."

"Géniaaaal"

La bête, le regard vide et la bouche pleine d'herbe, ne bougeait pas. Elle attendait quelqu'un visiblement. Sans doute son dernier propriétaire avait été tué et le cheval avait fui jusqu'à un cours d'eau.
Baissant un peu les yeux, Jeff put remarquer une chose...

"Ok ma grande... T'es une jolie jument. Tu viendrais avec moi ?"

Reconnaissant en Jeff un possible propriétaire, la jument fit quelques pas jusqu'à Jeff, s'arrêtant avec le flanc à coté de lui, comme pour l'inciter à monter...
Jeff posa son pied sur l'étrier et grimpa sur la bestiole, posant se fesses sur la selle.
Il lui tapota la crinière...

"Bien... T'as surement un nom, mais vu que je ne le connais pas, je vais t'appeler Arabesque."

Avec le poil grisonnant à part quelques tâches blanches et la crinière et la queue blanches, le nom s'imposait presque de lui même aux yeux de Jeff... Il prit en main l'animal et rejoint le reste du groupe.

"Je reste dessus ou je reste sur le chariot ?"

[Gagné : cheval de bonne qualité + selle simple
Chevauchées en regard de ta compétence Équitation, comme d'hab'.]



La chance était que ce cheval n'était pas sauvage et avait été probablement habitué à être monté, vu la sellerie qu'il portait sur le dos. Un cheval sauvage aurait requis un temps de dressage, de "débourrage" comme on dit dans le milieu équin, qui n'était ici pas nécessaire, et tant mieux.

Du reste, Jeff fut autorisé à chevaucher sa nouvelle bestiole, Alex acceptant de prendre les rênes du chariot pour que cavalier et monture puisse se familiariser l'un à l'autre avant l'arrivée à Des Moines.

Chase, qui avait passé une partie du voyage sans son bandana cache-bouche/nez, remit ce dernier en place pendant cette après-midi de voyage, après l'épisode du canasson. Si le jeune homme semblait des plus distants, il n'était pourtant pas une source de problèmes, cependant Ted craignait que son foulard en travers du visage ne leur valent des ennuis une fois à Des Moines. Si Chase comprenait les craintes du chef, il ne semblait pourtant pas décidé à ôter son foulard.

Par ailleurs, alors que la fin du trajet "aller" approchait, la tension au sein du groupe était plus présente. Des Moines était une ville à risques, notamment pour les "touristes", selon les Camelots de longue date parmi la bande. Si Douglas assurait que tout se passerait bien, cela n'empêchait pas à la plupart de s'inquiéter un peu plus, sachant que Des Moines et sa région était contrôlée par non pas un, mais deux seigneurs Khurans, ce qui faisait un total de 14 Traqueurs en maraude à chaque tombée de la nuit. Même un militaire endurci aurait hésité à traverser cette ville, où l'habitant moyen collabore pour garder la vie sauve.

A la tombée de la nuit d'ailleurs, le groupe fit halte à 10 bons kilomètres de Knoxville, "au cas où". En effet, si près de Des Moines, les patrouilles de collabos étaient plus régulières. D'ailleurs, on ne fit pas de feu ce soir là et on mangea froid, par mesure de sécurité.



[Il se passe rien dans la nuit, tu peux raconter jusqu'au lendemain aprem. ]

Plus le temps passait, plus le danger se faisait présent. Le convoi avançait et Jeff avançait à ses cotés, sur sa jument, histoire de lui même s'habituer à l'équitation et elle s'habituer à son nouveau propriétaire. Jeff pssa le trajet non loin d'Alex avec lequel il discuta pendant le plus clair du temps, d'un peu tout et rien...

Le soir, alors qu'on s'approchait de Knoxville, on lui expliqua le problème. Ici, il y avait deux seigneurs, soit 14 traqueurs. Ca fait un peu de monde. Et vu la difficulté à en tuer un (Alex en témoignera un), on imagine aisément la difficulté de plusieurs.
D'autant que les gens, dans le coin, sont assez peu conciliants et aidant des rebelles, de peur de perdre mains, couilles ou tête. Ou les trois.
A vrai dire, Jeff les comprenait. La vie pour eux devait déjà être assez dur, on ne pouvait se permettre de les mettre en danger pour notre confort.

Cette nuit là, on ne fit pas de feu. Jeff prit une couverture et prit le premier tour de garde avec Alex, avec qui il discuta. Il apprit alors que les patrouilles dans le coin étaient très nombreuses et violentes. Il apprit un peu plus l'histoire des Khurans et de leur domination, et Alex évoqua quelques légendes urbaines avant la relève.

La nuit se passa bien et Jeff, bien que stressé, fit de son mieux pour dormir profondément.

Le lendemain matin, on leva le camp rapidement, faisant attention à ne rien laisser sur place, et Jeff réenfourcha Arabesque, se plaçant encore à coté d'Alex. Le courant semblait passer entre les deux hommes. Pour le repas de midi, encore une fois, on le prit sans s'arrêter. Jeff passa d'Arabesque au chariot et attacha sa jument à l'arrière du chariot, pour relayer Alex pour qu'il puisse manger. Après tout, c'était pas plus mal un peu de repos pour ses reins, parce qu'il n'était pas habitué à monter autant de temps.
Ce jour-ci, la chaleur s'était calmée et l'air était plus frais que les journées précédentes. ne regrettant pas un poncho rembourré, Jeff avait quand même bien mal au dos et remonta un peu à contre-coeur sur sa jument vers 14h...

[1 au jet de rencontre ]




Alors que Knoxville approchait à l'horizon, Ted ordonna à Chase et à Jeff se se cacher dans les chariots, sous des couvertures ou cartons quelconques, "au cas où". Et il avait eu du nez sur ce coup-là.

En effet, à l'arrivée du convoi dans la bourgade en périphérie de Des Moines, un genre d'avant poste de patrouilleurs les attendaient de pied ferme. De leur cachette, tous ce que Jeff et Chase surent de cette rencontre, se résumait à ce qu'ils purent entendre :

"Halte là, les voyageurs ! D'où débarquez vous comme ça ?"

"De l'Illinois, monsieur; nous avons des papiers en règle."

"On va voir ça... "

Puis un moment plus tard :

"Ok, vous levez les mains bien haut et vous descendez de selle et de chariots, vous autres. Faites pas les cons, vous avez une douzaine de fusils braqués sur vous."

Les bruits des Camelots obtempérant se fit entendre. Ted tenta :

"Quel est le problème, monsieur ?"

"Ne vous payez pas de ma tête, vous nous présentez des faux-papiers, et je suis sûr que vous avez d'autres surprises en réserve. Allez les gars, désarmez-moi ces abrutis et mettez les au chaud !"

"Il doit y avoir un malentendu..."

"C'est ça, et je suis la reine d'Angleterre, mon grand."

"Peut-on au moins savoir où vous nous emmenez ?"

"Dans notre avant-poste, le temps de prévenir notre boss qu'on a trouvé des lascars pour abreuver sa soif. M'est avis que votre vie s'arrête ce soir, messieurs. Hep, les gars, emmenez les chariots et les bêtes à côté de la baraque, on examinera ça plus tard."

Si on résume :

- Un nombre visiblement conséquent de collabos venaient d'arrêter Ted, José, Alex et Doug, de leur confisquer leurs armes, et de les mettre à l'écart, probablement sous verrou.
- Jeff et Chase étaient encore camouflés dans les chariots, lesquelles se remirent en mouvement avant d'être arrêtées à quelques minutes de là.
- Selon toute vraisemblance, il y avait des chances que ces nigauds appellent un ou plusieurs Traqueurs pour s'occuper du "problème" que pouvaient constituer les 4 prisonniers.

Le code des Camelots stipule que, dans ce genre de conditions, 2 règles s'appliquent : 1) le plus ancien est promu chef 2) les camelots ne laissent pas tomber leurs frères d'armes.

Chase attendit le bon moment pour se découvrir et sortir du chariot. Il appela discrètement Jeff, alors que les alentours étaient libres : ils avaient atterri à proximité d'une habitation en préfabriqué, dans une plaine à découvert sans aucune autre maison aux alentours.

"Aide-moi à emporter cette caisse, et on s'arrache dans un coin..." Chase guetta les environs. Il trouva du regard une butte, à 150 mètres de distance. "Là-bas. Vite. Pas un bruit."

Encore un qui a l'air de savoir ce qu'il fait... En tout cas, effectivement, mieux valait se mettre un minimum à l'abri avant de comploter quoi que ce soit pour sauver les copains.



[Je te laisse la possibilité de proposer tes idées pour la suite des opérations dans ton prochain post ]

Jeff écouta Chase et obtempéra. Il prit un bord de la caisse et la porta avec Chase jusqu'à la butte qu'il avait désigné. Alors arrivé sur place il se résuma la situation...

"Bon. On est deux, il disent être une quinzaine, je pense moins. On est sur-armé, sans doute plus qu'eux et il nous reste jusqu'au coucher du soleil pour leur faire avaler leur extrait de naissance avant que les Traqueurs les plus proches n'en fassent de même avec eux. J'ai bien traduit ?"

L'histoire s'était mal passée. Tout de suite topés. Heureusement que Ted avait eu du nez et Jeff se retrouvait avec le plus discret des 6, un sacré avantage pour d'infiltrer donc. Lui même était sans doute le plus discret des 5 autres, donc les deux restants étaient en meilleure position que ce que Jeff estimait de base.

Cet avant-poste était une merde que personne n'aurait pu prévoir. Peut-être Douglas, et encore...

"Si je puis me permettre, on doit avoir des armes dans cette caisse. Je pense qu'au sniper, on devrait pouvoir s'occuper des gêneurs de l'extérieur. Ensuite, on prend ce qui fait le plus de dégâts au contact -genre un shotgun-, on entre et on bourrine. Effet de surprise, je pense que c'est notre meilleure chance. Avec un peu de bol, ils sont moins que prévu et on en sort sans trop de pépins."

Jeff commença à se pencher sur la caisse...

"A tout hasard, y'a pas le manteau du traqueur dans cette caisse ? Parce que si on peut l'avoir, on sera bien blindé..."

Chase écouta sans le regarder les propositions de Jeff. Sauf que, au vu de l'article spécial zéro-un du code, c'était à lui de trancher et d'avoir le dernier mot. Le jeune homme utilisa ses outils de crochetage pour ouvrir la caisse, et paraissant se faire un petit plan mental des opérations. Il ouvrit la caisse, par ailleurs.

Elle contenait quelques grenades, des sacs de poudre et des mèches. Ni plus, ni moins, et il faudrait s'en contenter, ça plus les armes que les deux hommes avaient gardé sur eux, autrement dit, pas grand chose pour rivaliser avec autant d'hommes, qu'ils soit 12 ou juste 6.

"On ne peut pas prendre le risque d'une attaque frontale, ou ils pourraient appeler du renfort, ou pire, exécuter nos potes. C'est pas impossible qu'ils aient un petit émetteur radio dans ce cagibi. Non, on va partir sur un genre de diversion."

Dit-il en examinant les explosifs plus précisément. Il y avait là de quoi couler un navire de guerre, au moins. Un plan se dessinait dans l'esprit de Chase, qui se tourna vers Jeff :

"Ils sont peut-être effectivement nombreux, et même en les prenant un par un, trop de risques d'y passer. Par contre, on peut leur faire croire qu'ils subissent une attaque de très grosse envergure, et les faire détaler. Avec ces explosifs, on doit pouvoir parvenir à créer l'illusion d'un assaut violent, en bonne et dûe forme. A partir de là, on les appâte dehors, et on les incite à se tirer pour fuir ce bordel."

En gros, le plan misait beaucoup sur la couardise habituelle des collabos, qui en général, face à un vrai danger, se débinaient rapidement.

"Toi, tu joueras l'artilleur, tu lanceras les grenades autour de la baraque et tu tireras des coups de feu pour donner le change. Moi, je ferais comme si j'étais un des leurs, j'irai leur gueuler des "sauvez-vous, les rebelles nous bombardent!"... Dans la confusion générale, ils devraient se casser, mais faut vraiment que ça pète de partout, sauf sur la baraque bien sûr."

En clair, une bonne mise en scène pour inciter les agresseurs à fuir.

"Si ça ne marche pas, on aura encore un coup d'avance, c'est qu'ils seront probablement tous sortis, et tu pourras les tirer comme des lapins; et je garde mes lames sur moi. Des plans A et B en gros. "

Vu comme ça... De toute façon, Jeff n'avait absolument pas le choix. Enfin si, il pouvait choisir de préférer jouer le faux-collabo donnant l'alerte, mais ce rôle à risques semblait plutôt prédestiné à Chase.

[Désolé pour le retard]

Prenant les grenades et préparant ses propres flingues sur lui, Jeff acquiesça au plan de Chase et descendit rapidement de leur position, balançant la moitié de son stock de grenades de façon éparses sur la petite bâtisse.
Puis il dégaina un de ses flingues et tira à tort et à travers en l'air, vidant presque son chargeurs en visant le ciel... (compte le moins puissant des deux pour ça)

"WOoohooo YiiiHAaaa !"

A coté de lui, Chase ne devrait plus tarder à commencer à gueuler de sortir alors qu'il rangeai son flingue vide dans ses étuis et reprenait les grenades pour en balancer l'autre moitié. Dès que la porte s'ouvrirait, Jeff stopperai son manège et attraperai bien vite sa carabine, en bandoulière dans son dos.

~Pourvu que ça marche, bordel... Avec un peu de bol, les potes comprendront et la joueront avec nous~

L'idée de Chase avait clairement du bon : mimer un assaut de grosse envergure de la part des rebelles du sud, ça pouvait inciter une petite bande de collabos à faire jouer leur couardise habituelle et à déguerpir sans demander leur reste. Mais encore faut-il pouvoir mimer cette offensive d'envergure, ce qui n'est pas chose aisée avec peu de matériel. Et encore faut-il tomber sur des pigeons pour tomber dans le panneau.

De son côté, Chase ajouta quelques chances de leur côté en repérant une poule sauvage se promenant près de la piste, égorgeant l'animal pour asperger ses vêtements du sang du volatile, faisant croire à une blessure importante. Et après les premières détonations, il gueula bien fort un chapelet d'injures et de protestations, participant à faire sortir quelques hommes de la baraque.

"Les rebelles nous bombardent, il faut fuir ! Il faut prévenir les Khurians ! "

S'exclama l'assassin en titubant par terre en direction des collabos.



[Test de compétence : bluff contre psychologie.
Si le chef des collabos se barre, ses hommes en font autant.
Compétences : bluff lv15 pour Chase avec bonus de circonstances +2 provoqué par le raffut de Jeff / psychologie lv5 pour le chef collabo

Test : d20 + (11/1,25) + 4 (mod sag) + 2 /contre/ d20 + (9/1,75) + 1 (mod sag)
Jets : 6 /contre/ 8
Le bluff marche! ]



Donc... La couardise des collabos n'est pas une légende : après avoir entendu le bordel et vu le mec blessé leur dire de se barrer, le chef des collabos ordonna :

"On se tire ! Il faut prévenir le numéro 1 !"

"Et les contrebandiers ?" Demanda un des hommes.

"Qu'ils crèvent, ya urgence bon sang !"

Et les mecs filèrent sur leurs canassons à eux, direction plein nord. Pas un coup de feu (hormis le mime de guerre), pas un mort, pas un blessé, rien du tout. Chase attendit que les mecs soient complètement hors de vue pour se relever, et leva un pouce triomphant à l'attention de Jeff avant de pénétrer dans le vieil entrepôt.

Les collègues en sortirent, sains et saufs, un instant plus tard, en rigolant du tour joué par les deux non-capturés de la bande.

La ruse avait fonctionné et Jeff avait à peine eu le temps de se planquer dans un coin que les rebelles sortaient comme si le diable en personne leur brûlaient les fesses...
Charon de son coté se relevait une fois ceci fait et les deux compères entrèrent dans la bâtisse pour délivrer les infortunés amis...
Charon l'avait précédé, mais lui-même commenta:

"La bonne nouvelle, c'est qu'on est tous entier. Parmi les mauvaises, je dirais: une petite perte de munitions, on a tué une poule et on est sans doute grillés sur toute la route qui va suivre... Et nos fausses cartes marcheront plus, j'pense..."

Il aida Charon à détacher tout le monde et les six sortirent tranquillement du bâtiment.
Jeff suivit le mouvement, ramassant ce qu'il y avait à ramasser, récupérant la caisse et fouillant la bâtisse pour voir s'il n'y avait pas d'armes, de munitions ou d'objets utiles quelconque.

"Hey Charon... Toi qui a l'air de t'y connaitre en pièges... Avec une grenade, t'as pas moyen de piéger la porte de ce machin ? Ca fera une belle surprise à ces rebelles s'ils reviennent, non ?"

Laissant Charon faire ce qu'il avait envie et rejoignant la troupe, Jeff grimpa sur son cheval et suivit les instructions du chef. Sans doute ne s'attarderaient t'on pas ici encore bien longtemps...