Il n'y a rien à redire, le corps de Leonora est fort. En plus d'un système immunitaire semblant à toute épreuve, cette jeune femme de taille légèrement plus élevée que la moyenne semble posséder une souplesse naturelle. De plus sa jeunesse passée sur une ferme agricole, la fin de son enfance et adolescence à entretenir les jardins de l'église où elle a vécu et la suite de sa vie nomade lui ont offert une musculature, bien que peu apparente, certaine; le fruit des efforts comme on dit. Si non, Leonora n'en reste pas moins une jeune femme charmante dont le visage aux traits pourtant doux et accueillant semble fermé en permanence.
Elle n'attache que rarement ses cheveux plus couleur cuivre que roux, préférant les laisser libre et les attacher seulement en cas de besoin, ce n'est qu'une question de confort personnel. Car voyez-vous, Leonora favorisera toujours le confort, plaidant qu'étant du genre à se déplacer continuellement, elle n'a que peu de temps à accorder à ce genre de détail. Elle préférera donc généralement porter des vêtements lui laissant l'occasion de faire démonstration de sa souplesse, donc quelque chose pouvant être, au choix, assez ample ou bien, au contraire (ce qui arrive le plus souvent d'ailleurs) quelque chose d'assez peu couvrant. Toutefois, il est très rare de la voir sans sa cape de voyage bleu foncé ornée d'un col blanc (offerte avant son départ de l'église où elle a grandi) et pratiquement impossible de la trouver sans sa croix.
DESCRIPTION PSYCHOLOGIQUE : Leonora possède deux facettes distinctes qui, bien que se rejoignant en une seule personnalité, ne peuvent être décrit à l'unisson. Tout d'abord, il faut savoir que cette jeune femme adore se cultiver, les rares librairies et bibliothèques qu'elle trouve sur sa route deviennent vite un lieu de paix pour elle. Enfin, ce n'est rien en comparaison aux églises en quoi elle voit de véritables sanctuaires, lieux de repos et d'apaisement; sans doute est-ce le seul endroit où son âme peut véritablement trouver le repos d'ailleurs.
Si non, cette jeune femme a un goût poussé pour la nature et déteste les villes. Elle a toujours vécu en campagne, normal que ce mode de vie lui convienne. Si non, son enfance et adolescence passés dans une église lui ont donné son côté si sage et si posé. Car Leonora est une jeune femme des plus calmes et elle est du genre à prendre le temps de réfléchir quelques minutes avant d'agir, sauf en cas d'urgence. Pourtant, malgré son côté que certains qualifieraient de maternel, le calme insondable de la rouquine passe souvent pour de l'indifférence, bien qu'elle ne le soit que rarement.
Toutefois, il s'agit ici du côté plus "rose" de cette jeune femme. Car voyez-vous, si vous prenez un peu de temps avec elle ou si vous lui posez quelques questions au sujet du choix de son mode de vie, elle ne tardera pas à vous répondre qu'elle "a perdu son âme il y a quelques années". Ce n'est bien sûr qu'une impression, mais cela s'applique assez bien lorsque l'on considère qu'elle a déjà fait le deuil de tout ce qui l'entour (même vivant) et cherche déjà à commencer à faire le deuil d'elle-même. Pourquoi agir aussi drastiquement? Pourquoi tendre à tant de froideur? Simplement pour son objectif. Les moyens qu'elle cherche à utiliser demandent le total abandon de soi-même et pour son objectif, il n'y a rien qu'elle ne pourrait pas faire. Curieux de savoir ce que c'est? Oh mais il n'y a rien de plus classique que cela… Après tout, la vengeance n'est-elle pas l'une des sources de motivation les plus communes en plus d'être des plus dévastatrices?
BIOGRAPHIE : La température était fraiche et le vent du nord n'aidait à cet état. Non loin d'un village peu peuplé regroupant surtout des membres de la résistance et des agriculteurs, une jeune femme se contentait d'observer la vie, appuyée contre un arbre. Ses longs cheveux roux flottaient au vent alors que cette paysanne typique restait dans l'immobilité la plus totale. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, cet endroit n'était ni sa destination, ni son point de départ, simplement un arrêt momentané et les gens qui se présenteraient à elle ne deviendraient sans doute que des visages éphémères à son esprit. Elle ne voulait plus entraîner personne sur sa route…
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Les servir, déjà du haut de ses huit ans, la fille unique de monsieur et madame Rivest savait parfaitement à quoi elle devait obéissance et crainte, et pourquoi il était de la plus haute importance qu'elle se montre utile et qu'elle garde une santé de fer. Après tout, puisque la famille d'agriculteurs n'était pas la source d'approvisionnement de la capitale de la région, leur utilité était faible pour le Relieur de sa région et ils pouvaient à tout moment devenir des cibles de choix pour les Traqueurs. Néanmoins, la petite reçue une éducation respectable, sans être notable et vivait une existence tout à fait banale.
"Alors Leonora, tu aides bien ton père avec le jardin?""Oui maman."La jeune mère observa sa fille avec amour avant de lui caresser les cheveux et de se remettre au travaille. Dans peu de temps sans doute, elle aurait un petit frère ou une petite sœur et cet enfant trop sage pour son âge pourrait mettre à profit l'autonomie qu'elle avait déjà acquise. Pourtant, alors que la femme s'apprêtait à se retirer, son regard ne tarda pas à s'assombrir avant, qu'elle ne laisse échapper un cri de terreur. Elle ne tarda pas à hurler à sa fille de courir, commençant elle-même le mouvement en la poussant vers l'avant. Son mari, en homme fier qu'il était, resta sur place, pioche en main et prêt à donner sa vie. La petite Leonora ne comprenait rien et, dans l'agitation du moment, n'arrivait pas à bien distinguer les évènements. Elle entendit toutefois sa mère crier puis, à partir de ce moment, tout devint flou…
Sa mère l'avait lâchée, puis poussée vers l'avant, alors qu'elle restait là, sans bouger et lui souriant. Ses lèvres bougeaient alors que les larmes tombaient de ses yeux, formant les mêmes mots lui étant si familiers, mais dénués de sons. Une silhouette se dessinait vers elle, une image qui restera à jamais gravé avec imprécision dans sa mémoire.
Elle s'était retrouvée sur le sol. Impossible de savoir depuis combien de temps, mais sa mère n'était plus, reposant à quelques mètres de son père.
La silhouette floue s'était rapidement rapprochée d'elle…
Un autre corps, plus humain cette fois, plus clair, nouveau, inconnu, s'était approché…
Elle était transportée dans une course folle…
Puis plus rien…
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Ce soir-là, la famille innocente de Leonora perdit son âme grâce à un Traqueur. Bien qu'elle ne le comprit que plusieurs années plus tard, quelques jours plus tôt, un membre influant des Collaborateurs avait vendu sa famille en changeant un nom sur la liste des âmes à offrir. Il voulait sauver quelqu'un soi-disant… d'une manière ou d'une autre, la jeune femme ayant perdue aujourd'hui toutes chances d'une vie paisible ne lui avait jamais pardonné. Enfin, l'évoque de ce souvenir ne lui rappelait pas moindrement cet homme sans valeur et, après avoir accordée une silencieuse prière à ses parents et éventuel/le frère/sœur cadet/te, elle prit en main la croix qu'elle portait toujours à son cou afin de remercier Dieu de lui avoir envoyé…
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"Leonora, tu as de la visite mon enfant.""Isaak…!"Instinctivement, la jeune fille d'un peu plus d'une quinzaine d'années se leva de table, puis se ravisa en se tournant poliment vers le prêtre coordonnant la période d'étude. En baissant légèrement la tête, les yeux mi-clos et les mains jointes, elle prononça un simple
"puis-je?" de sa voix posée et paisible, attendant l'accord amusé du quarantenaire pour délaisser ses bouquins. C'est que la rouquine était devenue un être calme et posé, d'une maturité étonnante pour son âge et semblant tout à fait qualifiée pour porter son aide à l'Église dans sa mission humanitaire. Bien sûr, il était inutile de cacher que, malgré les vêtements amples et la couvrant entièrement qu'elle aimait tant porter, Leonora devenait…
"Décidément… tu deviens de plus en plus ravissante à chaque visite, Leonora.""Peut-être est-ce seulement signe que tu ne me visite pas assez souvent alors."Le rire léger et doux de la jeune fille semblait se comparer au souffle du vent. Décidément, ses yeux prenaient une toute autre lueur lorsque ce jeune homme, ne semblant d'ailleurs n'avoir jamais quitté la vingtaine depuis le jour où il lui avait permis de survivre à un Traqueur, prenait la peine de venir la visiter. Il ne lui avait jamais expliqué pourquoi il avait pris le risque de venir la sauver, il ne faisait que soutenir qu'il ne faisait que passer par là sur à ce moment précis, puis l'avait découvert. Toutefois, il en avait toujours fait tellement pour elle… C'était lui qui l'avait conduit jusqu'à l'église où elle vivait présentement, qui s'assurait toujours de son bien être, prenait des nouvelles régulièrement et qui, avait-elle découvert quelques années plus tôt, s'assurait que la dite église ait toujours suffisamment de nourriture pour la nourrir. Pourtant, ce n'était là que des agissements qui tendaient à rester mystérieux, mais d'une certaine manière, ce n'était pas pour déplaire à la future membre de l'église.
"Alors, que me vaut ta visite aujourd'hui?" introduisit-elle en invitant son aîné à la suivre jusqu'au jardin se trouvant à l'arrière de l'église.
"Le voyage jusqu'aux Middland commence à être difficile et je ne pense pas avoir la force de continuer à le faire seul encore bien longtemps.""Mais tu es encore jeune pourtant…!""Les apparences sont parfois trompeuse jeune fille."~* * *~
Quelques jours plus tard, Leonora quittait l'église où elle avait été hébergée pendant près de la moitié de sa vie. Elle avait, à ce moment, désiré aider celui qui lui avait offert cette vie calme et paisible au moins une fois dans sa vie. Toutefois, jamais à ce moment la jeune fille qu'elle était n'aurait pu prédire ne serait-ce que moindrement ce qui allait se passer ensuite.
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Les vents plus frais de l'automne commençaient déjà à annoncer l'approche de l'hiver lorsque Leonora s'apprêtait à quitter l'église en compagnie d'Isaak, prête à faire le long voyage la séparant des Middlands. Comme tous à l'église, elle avait entendu les remarques de quelques voyageurs demandant l'asile pour la nuit, disant que cet endroit ce voulait plus libre à cause du début de l'organisation d'une résistance. Bien sûr, le jeune homme qu'elle accompagnait s'était bien gardé de lui dire ce qu'il faisait dans ces contrés si reculés, mais elle se doutait bien qu'il y avait sans doute un lien à faire. Enfin, il fallait dire aussi que la curiosité l'avait toujours poussé à chercher plus loin que le bout de son nez, c'était donc l'occasion rêvée de voir enfin le monde par elle-même.
"Ne fait pas ça je t'en pris." intervint une jeune voix non loin d'elle.
"Ne me laisse pas seule ici."Cette voix appartenait à une jeune fille de treize ans à l'apparence banale, installé sur son lit dans leur chambre commune. Tout comme elle, la petite répondant au nom d'Helene était orpheline et avait été ramenée ici tout comme les trois autres jeunes gens vivant à l'église. Petite de nature, de constitution faible et condamnée à porter des lunettes pour cause d'astigmatisme particulièrement poussé, cela n'avait jamais empêché la cadette d'être débordante d'ambitions et de rêves. À vrai dire, sa curiosité et sa témérité venait de son contacte, elles avaient après tout grandis ensemble.
"Tu ne seras pas seule voyons, il reste encore Thomas, Ann et Joseph, en plus des sœurs et du père William.""Et tu fais quoi de notre rêve d'explorer ensemble le pays et de rejoindre la Mission Chrétienne!!!""On le fera, ne t'en fait pas. Tu ne penses tout même pas que je ne reviendrai pas tout de même?"~* * *~
*Pardonne-moi Helene… si j'avais su que je ne rentrerais jamais à ***, jamais je ne t'aurai fait une telle promesse. C'est trop tard aujourd'hui. Enfin, mon Père, je vous en pris veillez sur les nuits d'Helene puisque je ne suis plus en mesure de le faire et faites qu'elle puisse réaliser son rêve de toujours. J'espère seulement qu'elle ne m'en veuille pas trop…*~* * *~
La route était longue des campagnes du Montana jusqu'aux Middlands, mais Isaak en profitait pour apprendre à sa nouvelle compagnonne de voyage à se débrouiller dans la nature sauvage. Étant fille d'agriculteurs et ayant travaillé à l'entretient de l'église où elle avait grandi, Leonora avait quand même une endurance assez développée, étant habituée aux travaux plus physiques. Toutefois, pour ce qui était du reste, tout était à apprendre, mais son "professeur" était patient, faisant en sorte qu'il ne fallu que deux mois pour que la jeune fille soit parfaitement à son aise.
Ce n'est que peu avant d'atteindre les Middlands, par une nuit pluvieuse, que l'impensable se produisit. Cette nuit, contrairement à la première, resta parfaitement claire dans son esprit… L'image de l'homme long dont la pâleur ne faisait que refléter l'absence de lune ne tarda pas à faire revenir quelques flashs confus à son jeune esprit. Qu'est-ce que ce vampire faisait ici, nul ne le savait, pourtant, il était bel et bien présent et la respiration de la rouquine ne tarda pas à s'accélérer, jusqu'à hyper-ventiler, alors qu'elle reculait instinctivement, se poussant contre un arbre. Elle qui avait appris à se nourrir, à survivre, à se battre… elle qui avait déjà affronté les Gouges et ses semblables… elle ne pouvait rien contre un Traqueur. Son corps ne lui obéissait plus, il ne lui appartenait plus; c'était comme si ce démon avait déjà dévoré son âme.
Pourtant, il fallait qu'elle se réveille, qu'elle fasse quelque chose, qu'elle réagisse, que la voix d'Isaak puisse enfin se rendre jusqu'à ses oreilles, que le son du combat déformant le fracas de la pluie l'invite à porter main forte à celui qui criait son nom, en vain.
"Leonora…"Les yeux de la jeune fille s'agrandirent alors à ce moment, à ce temps unique où un son faible, plus un souffle qu'un nom en fait, s'échappa de la bouche du jeune homme chancelant. Répondant de lui-même, n'obéissant plus à ses pensées, son corps lui semblant dénué de vie avança de lui-même, arme en main et prêtant son attention sur le corps à corps que lui imposait la créature blessée. Libérée de la peur de la mort… même cet état d'esprit n'aurait su bien la représenter. Leonora ne pouvait plus craindre la mort, puisqu'elle ne ressentait rien, elle n'était que spectatrice de son corps en mouvement, sous le choc et incapable de bouger réellement alors que son inconscient faisait tout le travaille à sa place.
La suite… elle aussi restait floue, voir même inexistante. Tout ce dont cet être pouvait se souvenir, et même encore, elle doutait de la validité de ce souvenir, était d'un sourire en provenance du jeune homme rendant son dernier souffle. Autrement, il ne restait plus rien entre ce moment où elle avait commencée à ce battre et celui où elle se retrouvait penché près du corps dénué de vie.
La pluie martelait sa tête, entraînant quelques larmes sur son passage alors que ses longs cheveux roux cachaient son visage comme un voile sombre et sanglant. Isaak souriait… il était parti en paix, libéré de l'oppression de ce monde… Il savait qu'il allait mourir, il était impossible de dire pourquoi ou comment sur le moment, mais il le savait. Il était mort comme il était arrivé dans sa vie…
Dans un cri rageur, Leonora frappa le sol avec force avant de se relever d'un bond, observant le ciel tout aussi rageusement. D'un geste vif, elle agrippa la croix accrochée à son cou et tira d'un coup sec, brisant à ce moment le collier qu'elle avait toujours porté depuis ses premiers mois à l'église. À ce moment, elle aurait pu retourner ciel et terre, brûler l'enfer et inonder les océans s'il le fallait, elle était prête à tout faire, son âme ne criait plus que vengeance envers ces envahisseurs qui avaient toujours régis sa vie. Sa peine, sa peur, sa colère… tout venait d'eux! Et elle allait leur faire payer.
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*Dire qu'au matin même, nous serions arrivés à destination… Je vous en pris seigneur, veillez bien sur lui de là où vous êtes. Veillez bien sur celui qui a accepté de raccourcir son temps de vie pour devenir un Loup et qui a accepter de donner ce qui en restait pour moi. Faites-lui savoir qu'aujourd'hui encore, je tiens ma promesse, la dernière que je lui ai faite en le quittant: de trouver un moyen de reprendre notre monde.
Mon Seigneur, je vous demanderais bien de veiller également sur mes nuits, mais je crois en avoir déjà assez demandé et puis, je sais bien me débrouiller. Prenez plutôt soin de ceux qui en ont besoin, protégez leurs pas et leurs rêves, qu'ils ne perdent jamais espoir et puissent vivre en paix.
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,
Amen.*SIGNES PARTICULIERS : Bien qu'ambidextre, Leonora est à la base gauchère, donc elle sera plus porter à utiliser la main gauche que la droite. Toutefois, elle prend un malin plaisir à faire plusieurs choses à la fois… voir même jusqu'à écrire avec ses deux mains à la fois…
Si non, elle a une forte tendance à prier plus que régulièrement.
